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GUIDE DU BON SENS

— L’un écrit l’histoire des mœurs, l’autre des institutions, celui-ci l’histoire politique, celui-là l’histoire militaire ; comment arrivent-ils à distinguer tout cela, comme si les individus, les peuples, les nations, les gouvernements s’étaient dit, bien gentiment, au fur et à mesure : « Attention, nous allons travailler pour l’histoire militaire !… Un peu pour l’histoire politique à présent, attention !… »

— Il semble bien que l’importance d’un fait, d’un personnage, dépende de la place que lui consacrent les historiens ; cependant ce que ce personnage accomplit de plus ou moins important, comme les conséquences plus ou moins importantes qui auront découlé de ce fait, l’historien, qui n’existait pas encore, n’était pas là pour en juger, et de lui surtout, il est manifeste que l’on ne se préoccupait guère.

— Que l’Histoire enregistre des noms, des faits, des dates, c’est-à-dire des résultats ; c’est lorsqu’elle se pique d’indiquer les causes qu’elle risque de compromettre et de perdre tout son crédit.

— Les explications de l’Histoire sont comme toutes les explications données après coup : on les sentira d’autant moins conformes à la