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GUIDE DU BON SENS

— Une des séductions de l’aviateur et non des moindres est qu’il risque sa vie magnifiquement ; une des séductions de la vedette de cinéma est combien magnifiquement elle la gagne.

— Le cinéma a créé partout autour de lui une atmosphère de conte de fées et de mille et une nuits, à la fois par les spectacles qu’il évoque et par la pluie d’or qu’il répand. Prenez garde que son prestige serait gravement compromis le jour où ses principaux interprètes ne toucheraient plus que des appointements de sociétaire à part entière, et où l’on apprendrait que l’on n’a pas dépensé plus pour tourner un film que pour monter une pièce à la Comédie-Française.

— La supériorité du cinéma sur le théâtre, c’est qu’il est un bien plus grand marchand d’illusions et qu’il transporte partout sa boutique. Un film est le même à New-York, à Londres, à Berlin, à Paris et à Quimper-Corentin. Et la midinette et le petit employé de Quimper-Corentin se persuadent qu’ils n’ont qu’à faire du cinéma, puisque tout le monde peut en faire, pour triompher eux-mêmes et gagner des millions à Paris, à Berlin, à Londres, à New-York…