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VI

LE BON SENS ET L’ÉGALITÉ


J’ai vu passer l’autre soir une retraite aux flambeaux ; il semble bien que, pour l’assistant, le plaisir d’entendre une fanfare allègre s’y double des circonstances de la nuit, sinon quel besoin y aurait-il d’attendre que l’obscurité oblige les musiciens à un éclairage de fortune ?

Le cortège se trouve ainsi composé de porteurs d’instruments de musique et de porteurs de lampions et de torches, avec cette aggravation pour les premiers qu’il leur faut souffler dans les instruments, alors que les seconds se bornent à une besogne purement matérielle : porter n’est pas souffler.

Et cependant, malgré leur tâche inégale, il n’est pas douteux que la présence des seconds ne soit aussi indispensable que celle des premiers pour constituer une retraite aux flambeaux ; si les uns sont là pour jouer la retraite,