Page:Franc-Nohain - Guide du bon sens (1932).djvu/112

Cette page a été validée par deux contributeurs.
111
GUIDE DU BON SENS

Ce n’est pas plus au commandant d’insister auprès des soldats qu’il commande, et à l’instant qu’il les commande, sur leur qualité d’hommes libres, qu’à un gouvernement quel qu’il soit, je le répète, de se réclamer de la liberté.

Une consigne, fût-elle librement consentie, n’en est pas moins une consigne, et que celui à qui l’on ordonne de s’y soumettre ne soit pas libre, nous n’avons même pas besoin d’interroger le bon sens là-dessus : qui se charge de nous renseigner et y suffira, c’est Monsieur de la Palisse.

Notons, en passant, et nous y reviendrons, que Monsieur de la Palisse est toujours d’accord avec le bon sens, et que d’avoir trop évidemment raison, qui est son cas, n’empêche pas que l’on ait raison : mais la raison, d’ailleurs, est-elle jamais trop évidente ? Est-elle jamais si évidente ?

Il n’y a pas plus de liberté absolue que de mouvement perpétuel ; et de même que celui qui prouve le mouvement en marchant, encore faut-il qu’avant de marcher il ait été immobile, nous ne concevons guère la liberté que par rapport à la privation de la liberté : la liberté, c’est moins de faire telle ou telle chose que de ne pas être empêché de la faire.

En d’autres termes, nous connaissons sur-