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Dans sa main décharnée un rustique poème,
Que, sans doute déjà couché dans son tombeau,
Le doux martyr avait écrit sur un lambeau
D’écorce, reposait sur sa poitrine éteinte.
C’était son chant de mort et sa dernière plainte.

Ici se termina le récit de José.

Le lendemain matin, alerte, et reposé
Par une nuit d’été fraîche et réconfortante,
Pendant qu’on déjeunait et qu’on pliait la tente,
J’allai, l’émotion dans l’âme et le front nu,
Saluer le tombeau du héros inconnu.

Cinq minutes après, nous dansions dans la vague ;
Et, sur son aviron penché, le regard vague,
Notre guide, aux échos du matin radieux,
À tue-tête chantait la Complainte à Cadieux.