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ÉPITRE AUX SAINT-SIMONIENS

Le temps fuit, les siècles s’écoulent ;
On voit sur un peuple au tombeau
S’élever un peuple nouveau ;
Au bruit des trônes qui s’écroulent.
L’avenir qui semblait lointain
Grandit tout à coup, nous éveille,
Et fait du rêve de la veille
La vérité du lendemain.

Plein de force et de confiance,
Embellissons notre avenir
Du prestige de l’espérance,
De la fierté du souvenir.
Bravons le fort qui nous opprime,
Que nos jours aux pâles rayons
S’éclairent d’un passé sublime…
Attendons, amis, et veillons.


ÉPITRE AUX SAINT-SIMONIENS

fragment


Je l’ai connu, cet homme à la parole ardente ;
Deux ans, j’ai recueilli de sa bouche éloquente
Ses leçons et sa foi.
Vous n’avez rien de lui, présomptueux sectaires.
Qui prêtez à son nom vos gothiques mystères ;
Vous mentez à sa loi.

. . . . . . . . . . . . . . .


Il voulait appeler à régir la patrie
La science, les arts, la féconde industrie.
Source de tous bienfaits :
Mais s’offrir en prophète à la foule soumise.
Et placer dans ses mains la verge de Moïse,
Le voulut-il ? Jamais !