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CHAPITRE III

LA PHYSIQUE MÉCANIQUE


La permanence du mouvement a pour corollaire sa transformation. Descartes, on la déjà vu, a aperçu et formellement énoncé cette conséquence. Il a donc, le premier, soutenu la doctrine contemporaine de l’unité des forces physiques : « C’est, dit-il, le mouvement seul qui, selon les différents effets qu’il produit, s’appelle tantôt chaleur et tantôt lumière ». — « Qu’un autre », ajoute-t-il, avec la fierté du savant qui a conscience de parler comme parleront les siècles à venir, « qu’un autre imagine dans le corps qui brûle la forme du feu, la qualité de la chaleur et enfin l’action qui le brille comme des choses diverses ; pour moi, qui crains de me tromper si j’y suppose quelque chose de plus que ce que je vois nécessairement y devoir être, je me contente d’y concevoir le mouvement de ses parties ; et cela seul pourra produire en lui tous les changements qu’on expérimente quand il brûle. » — Voilà donc, ici