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maladie du pays, repartit quelques jours après, malgré les larmes de la procureuse et les promesses qu’elle lui fit de l’épouser aussitôt qu’elle aurait expédié son nouveau mari.

Le destin avait arrêté qu’il retournât à ses premières amours ; et la fée Printanière devait être la récompense de toutes les peines qu’il avait souffertes pour elle.

Le célèbre auteur de l’Almanach de Liège, homme digne de foi, si jamais il en fut, assure qu’il la retrouva fidèle. Quoi qu’il en soit, Crapaudine consentit à leur mariage, à condition néanmoins que Commode, avant toute chose, réparerait amplement la faute qui avait causé ses disgrâces. Le pas était glissant ; il y avait tout à craindre qu’il ne faillît encore. Printanière, qui savait qu’à toutes sortes d’exercices un peu d’habitude est nécessaire (elle ignorait, sans doute, que la procureuse y avait pourvu), se hâta de lui donner quelques leçons, puis, lui ayant fait prudemment avaler une demi-douzaine d’œufs frais, avec deux cuillerées de garus, elle le conduisit chez Crapaudine.

La princesse avait eu soin de se précautionner d’un double lacet pour soutenir le poids immense de sa gorge, soupçonnant que la chute