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mation du 2 décembre. » (Décr. du 2 déc. 1854 et du 4 décembre qui prescrit le vote secret). La nation répondit à l’appel qui lui était adressé, et ratifia l’acte sauveur du Président par 7,239,416 votes affirmatifs sur 8,1146,773 votants. (Décr. du 31 déc. 1851.)

57. La constitution faite en vertu des pouvoirs délégués à Louis-Napoléon a été promulguée le 14 janvier 1852. Elle a pour base, conformément à la proclamation du 2 décembre acceptée par le peuple :

1o Un chef responsable nommé pour dix ans ;

2o Des ministres dépendant du pouvoir exécutif seul ;

3o Un Conseil d’État formé des hommes les plus distingués, préparant les lois et en soutenant la discussion devant le Corps législatif ;

4o Un Corps législatif discutant et votant les lois, nommé par le suffrage universel sans scrutin de liste qui fausse l’élection ;

5o Une seconde Assemblée formée de toutes les illustrations du pays, pouvoir pondérateur, gardien du pacte fondamental et des libertés publiques. (Procl. du 2 déc. 1851.)

58. Le rétablissement d’un pouvoir fort et régulier, la victoire remportée sur le socialisme qui prit les armes à Paris et dans plusieurs départements, la confiance dans le chef de l’Etat, développèrent tous les germes de prospérité publique que la révolution de 1848 et l’état de lutte et d’incertitude qui en était la suite avaient paralysés. La France, monarchique par sentiment et par raison, voulut s’assurer d’une manière permanente les bienfaits d’un ordre de choses si en rapport avec ses besoins ; elle le témoigna d’une manière éclatante pendant un voyage que fit le Président de la république dans l’automne de 1852, et le 7 novembre