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ans (45), l’Assemblée pour trois ans (31). Ainsi se trouvait indiqué à toutes les passions politiques, à toutes les cupidités de la multitude travaillée par les clubs et les journaux, le moment précis où, par suite du changement de ses organes, le pouvoir désuni pouvait être attaqué avec avantage. Par une imprévoyance plus grande encore, les quatre années de pouvoir du Président, élu au mois de décembre 1848, et les trois années de l’Assemblée législative, élue en 1849, expiraient en même temps. Les partis vaincus annonçaient hautement que le moment où ils pourraient prendre une revanche approchait,

56. Pour protéger la France contre le socialisme qui était partout organisé et qui ne dissimulait pas ses sinistres projets, il y avait une Assemblée dont les pouvoirs allaient expirer à un jour déterminé, et dont la majorité se divisait entre plusieurs partis politiques irréconciliables. Il est évident que là ne se trouvait pas le moyen de salut, et que cette Assemblée divisée et expirante laissait exposée la France aux plus grands dangers. Le prince Louis-Napoléon, élu président de la république par six millions de suffrages, sentit que la France se trouvait dans une de ces circonstances exceptionnelles où la légalité, dans les liens de laquelle on l’avait enfermée, la conduisait à une ruine certaine et immédiate. Par un décret du 2 décembre 1851, il prononça la dissolution de l’Assemblée nationale, rétablit le suffrage universel que la loi du 31 mai avait restreint, et, s’adressant à la nation tout entière, il convoqua le peuple dans ses comices et l’appela à voter sur le plébiscite suivant : « Le peuple français veut le maintien de l’autorité de Louis-Napoléon Bonaparte, et lui délègue les pouvoirs nécessaires pour faire une constitution sur les bases proposées dans sa procla-