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et aux hommes de l’ancienne monarchie, il ne voyait, comme eux, dans les principes posés par la charte que des concessions dangereuses qu’il fallait s’efforcer de limiter et de reprendre même s’il était possible.

52. Vers la fin de 1830, les circonstances politiques étaient devenues très-graves ; le ministère n’avait pas la confiance de la chambre, qui dans l’adresse au roi avait annoncé un refus de concours ; la chambre fut dissoute, et des élections générales eurent lieu, Mais la chambre nouvelle s’annonçait comme plus hostile encore que la précédente ; dans le sein de la nation s’ourdissaient des trames secrètes dont le but était le renversement de la monarchie et l’établissement de la république. Charles X, invoquant l’omnipotence royale, publia, le 25 juillet : 1o une ordonnance qui suspendait la liberté de la presse périodique et semi-périodique, rapportant ainsi la loi du 28 juillet 1828 ; 2o une ordonnance qui dissolvait la Chambre des Députés non encore réunie ; 3o une ordonnance qui rapportait la loi d’élection et créait un système électoral ; 4o une ordonnance portant convocation des collèges électoraux et des chambres : ces ordonnances étaient accompagnées d’un rapport au Roi qui les présentait comme le seul moyen de sauver la monarchie. Le coup d’État du pouvoir provoqua la résistance de la nation ; Charles X tomba du trône et alla finir sa vie dans l’exil.

En présence du parti républicain menaçant, la Chambre des Députés, qui avait nommé le duc d’Orléans lieutenant général du royaume, se hâta de sortir du provisoire ; elle déclara le trône vacant en fait et en droit (Décl. du 7 août 1830), modifia la charte constitutionnelle dans le sens des théories libérales, en faisant disparaître son préambule et la disposition de l’art. 14 sur laquelle Charles X avait basé ses ordon-