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Le consulat et les premières années de l’empire furent une époque de prospérité générale. Napoléon Ier, reprenant l’œuvre interrompue de l’Assemblée constituante, compléta l’organisation administrative par la loi du 18 pluviôse an VIII, créa et réforma dans le sens monarchique la plupart des grandes institutions qui existent encore aujourd’hui. Les chances malheureuses de la guerre attristèrent les dernières années de son règne ; toutes les forces de l’Europe coalisée contre une seule puissance l’emportèrent enfin. Lorsque la capitale fut tombée en leur pouvoir, l’Empereur, afin de ne pas prolonger une lutte sanglante, abdiqua le 14 avril 1814 à Fontainebleau, et se retira à l’île d’Elbe, dont la souveraineté lui fut attribuée par des conventions diplomatiques. Dès le 3 du même mois, le Sénat avait prononcé sa déchéance à laquelle avait adhéré le Corps législatif.

49. Louis XVIII, frère de Louis XVI, rétabli sur le trône qu’avaient occupé ses ancêtres, comprit la nécessité d’une constitution nouvelle qui déterminât la division des pouvoirs, les droits et les obligations des gouvernants et des gouvernés. Mais, tout en donnant une grande influence à la Chambre des Députés, qui représentait la nation, cette constitution portait des principes de l’omnipotence royale. « Nous avons considéré, est-il dit dans le préambule, que, bien que l’autorité tout entière résidât en France dans la personne du Roi, nos prédécesseurs n’avaient point hésité à en modifier l’exercice suivant les différences des temps ; que c’est ainsi que les communes ont dût leur affranchissement à Louis le Gros, la confirmation et l’extension de leurs droits à St Louis et à Philippe le Bel. » Notre droit public n’a jamais admis comme principe incontestable que l’autorité tout