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Ainsi, de tous les éléments qui se trouvaient en lutte pendant des siècles, la féodalité, élément matérialiste appuyé sur la force, fut vaincue par le spiritualisme du droit canon et du droit civil. L’esprit de morcellement et d’individualisme, conséquence de la féodalité, disparut devant le principe de l’unité que représentait le pouvoir royal. Mais ce pouvoir, étant devenu absolu, mit obstacle pendant quelque temps au développement des principes de liberté et d’égalité que le christianisme a apportés au monde, et dont le tiers état était le conservateur. Ces principes ont enfin prévalu et ont formé, avec l’unité dont le pouvoir royal était le représentant, les bases de notre droit public actuel. — Jetons maintenant un coup d’œil rapide sur les différentes phases de la révolution commencée en 1789, et qui vient à peine de se terminer.

30. En 1789, lorsque la révolution sociale devint une révolution politique, la France était partagée en trente-trois provinces, savoir : huit au septentrion : 1o la Flandre française, 2o l’Artois, 3o la Picardie, 4o la Normandie, 5o l’Île-de-France, 6o la Champagne, 7o la Lorraine, 8o l’Alsace ;

Treize dans le milieu : 1o la Bretagne, 2o le Maine, 3o l’Anjou, 4o la Touraine, 5o l’Orléanais, 6o le Berri, 7o le Nivernais, 8o la Bourgogne, 9o la Franche-Comté, 10o le Poitou, 11o l’Aunis, 12o la Manche, 13o le Bourbonnais ;

Douze vers le midi : 1o la Saintonge qui comprenait aussi l’Angoumois, 2o le Limousin, 3o l’Auvergne, 4o le Lyonnais, 5o le Dauphiné, 6o la Guienne, 7o le Béarn, 8o le comté de Foix, 9o le Roussillon, 10o le Languedoc, 11o la Provence, 12o la Corse.

On comptait encore sept petits gouvernements dont les gouverneurs ne recevaient d’ordres que du roi ; ils