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frère racheté par le même Dieu et appelé aux mêmes destinées que lui, il a créé la charité, amené l’abolition de l’esclavage, et jeté les bases de la société telle qu’elle est, ou plutôt telle qu’elle deviendra un jour, quand elle sera dégagée de tous les débris de paganisme qui l’encombrent encore aujourd’hui. C’est le christianisme qui a fait entrer dans le droit public la liberté et l’égalité pour tous ; c’est lui seul qui peut tirer toutes les conséquences de ces principes féconds, et les réaliser sans secousses, parce qu’il tend sans cesse à l’amélioration des individus, et qu’en même temps qu’il proclame les droits, il proclame aussi les devoirs.

Avant d’entre dans l’étude du droit public positif, il faut connaître la nation que ce droit est destiné à régir. Les nations, en effet, sont soumises, comme les individus, à des influences physiques et morales dont il faut tenir compte, soit qu’on veuille créer des lois positives, soit qu’on se contente d’étudier celles qui existent ; et le droit public de la France ne peut être bien compris qu’autant que l’on a des idées justes sur sa position géographiques, sur le caractère et les mœurs de ses habitants, sur les différentes phases de son histoire. C’est là une science qui doit précéder celle de la législation, et à laquelle nous nous contenterons d’emprunter quelques résultat qui feront l’objet du chapitre suivant.