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longtemps la royauté, et dont elle se rapprochait tous les jours, fut atteint par l’Assemblée nationale de 1789, qui a jeté les bases d’une nouvelle organisation politique dont les bienfaits ne sont pas toujours assez appréciés par ceux qui en jouissent. La législation nouvelle a enlevé aux anciennes provinces cette individualité à laquelle se rattachaient des intérêts particuliers, pour les fondre en une seule nation qui ne doit plus avoir qu’un seul intérêt ; la loi, devenue obligatoire pour tous, ne rencontre plus d’obstacles dans son exécution ; et l’autorité, partout obéie, peut se livrer à l’exécution de ces grandes mesures administratives qui améliorent les hommes par une saine instruction, augmentent leur bien-être en ouvrant de nouveaux débouchés à l’agriculture et à l’industrie, protègent les biens et les personnes par de sages mesures de police, etc.

149. Une association ne peut exister sans imposer des sacrifices aux intérêts particuliers au profit de l’intérêt général ; il faut, pour comprendre cette nécessité et s’y soumettre volontairement, une étendue d’esprit malheureusement assez rare. On admet le principe, on veut bien jouir des avantages qu’il procure, mais on s’élève en même temps contre tout ce qui froisse dans ses conséquences les plus nécessaires. Aussi l’unité administrative a été souvent attaquée par les intérêts de localité encore tout vivants en France ; elle l’a été surtout dans son organisation, dont le but est de réunir dans on centre commun toutes les lumières, tous les renseignements, et d’en faire partir tous les ordres d’un intérêt général.

Il faut bien reconnaître aussi que, par une réaction toute naturelle, la législation postérieure à l’an VIII substitua une centralisation excessive à l’anarchie qui