Page:Fortier - Les mystères de Montréal, 1893.djvu/436

Cette page a été validée par deux contributeurs.

à quelle condition j’ai consenti à faire avec vous les honneurs de votre maison, à vous servir de sœur. Vous m’avez promis que vous ne me diriez pas un mot d’amour.

— Ah, mademoiselle, soyez donc indulgente, reprit le banquier.

— Monsieur, tenez donc votre promesse, répondit Jeanne en détournant la tête, vous savez bien ce que je vous ai dit il y a un mois.

Un instant après, le banquier laissa la fiancée de 37 et alla trouver son ami Braun.

L’ayant pris à part, il lui dit :

— Nous allons être obligés de mettre notre projet à exécution… Je viens de perdre ma dernière planche de salut.

— C’est bien, répondit Braun, d’un ton mécontent. Tout est prêt : venez voir.

Les deux hommes sortirent du salon et montèrent dans une chambre au deuxième étage.

Cette chambre était éclairée par deux lampes. Sur une table il y avait plusieurs papiers.

Braun, en prenant deux, enfouis sous les autres, et écrits de la main du banquier, lui dit :

— Tenez, voilà vos papiers.

Sur l’un étaient écrits les mots suivants :

Les soussignés s’engagent solennellement à s’épouser avant le quinze février mil huit cent quarante-six.

Sur l’autre :