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Dieu dit et se retira dans le ciel, son palais.

Et Noé sourit.

Et les peuples se turent, soupirèrent et attendent encore.

Je te salue et t’embrasse.
Voltaire.

Et une autre fois lorsque Mme de … me suppliait de lui dire comment j’employais les heures de mon jour, j’écrivis :

Ma bonne et aimée,

J’ai souvent désiré savoir combien une langue ordinaire d’homme lançait par an de sa demeure dans l’air, de sons articulés, durs, tendres, énergiques, indifférents, justes, cruels, insensés, sages, faux, francs, passionnés, calmes, hardis, craintifs, repoussants, consolateurs, spirituels, ineptes, grands, petits, sceptiques, décisifs, clairs, insignifiants et amphibologiques.

Combien ces sons qu’on appelle mots, renfermaient de lettres ?

Combien de consonnes, combien de voyelles ? Combien à ces lettres il fallait d’accents et de points sur les I ?

Combien ces mots exigeaient de traits d’union, de points d’exclamation ou d’admiration, de points d’interrogation ?

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