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voltigent irrégulièrement autour de notre globe, & ombragent tantôt un pays, tantôt un autre. Qui verroit la Terre de loin remarqueroit souvent quelques changemens sur sa surface, parce qu’un grand pays couvert par des nuages seroit un endroit obscur, & deviendroit plus lumineux dès qu’il seroit découvert. On verroit des taches qui changeroient de place, ou s’assembleroient diversement, ou disparaîtroient tout à fait. On verroit donc aussi ces mêmes changemens sur la surface de la Lune, si elle avoit des nuages autour d’elle ; mais tout au contraire, toutes ses taches sont fixes, ses endroits lumineux le sont toujours, & voilà le malheur. À ce compte-là, le soleil n’élève point de vapeurs, ni d’exhalaisons de dessus la Lune. C’est donc un corps infiniment plus dur & plus solide que notre Terre, dont les parties les plus subtiles se dégagent aisément d’avec les autres, &