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répandre l’effroi, & qu’ensuite, ayant mis bas cet accompagnement terrible, il revînt se ranger ici avec les autres planètes à ses fonctions ordinaires. Il vaut mieux pour lui, répondis-je, qu’il ne sorte point de notre tourbillon. Je vous ai dit le choc qui se fait à l’endroit où deux tourbillons se poussent, & se repoussent l’un l’autre, je crois que dans ce pas-là une pauvre planète est agitée assez rudement, & que ses habitants ne s’en portent pas mieux. Nous croyons nous autres être bien malheureux quand il nous paraît une comète ; c’est la comète elle-même qui est bien malheureuse. Je ne le crois point, dit la Marquise, elle nous apporte tous ses habitants en bonne santé. Rien n’est si divertissant que de changer ainsi de tourbillon. Nous qui ne sortons jamais du nôtre, nous menons une vie assez ennuyeuse. Si les habitants d’une comète ont assez d’esprit pour prévoir