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est d’un grand ordre ; il paraît bien que la nature a eu en vue les besoins de quelques êtres vivants, & que la distribution des lunes n’a pas été faite au hasard. Il n’en est tombé en partage qu’aux planètes éloignées du Soleil, à la Terre, Jupiter, à Saturne ; car ce n’étoit pas la peine d’en donner à Vénus & à Mercure, qui ne reçoivent que trop de lumière, dont les nuits sont fort courtes, & qui les comptent apparemment pour de plus grands bienfaits de la nature que leurs jours mêmes. Mais attendez, il me semble que Mars qui est encore plus éloigné du Soleil que la Terre, n’a point de Lune. On ne peut pas vous le dissimuler, répondis-je. Il n’en a point, & il faut qu’il ait pour ses nuits des ressources que nous ne savons pas. Vous avez vu des phosphores, de ces matières liquides ou sèches, qui, en recevant la lumière du Soleil, s’en imbibent & s’en pénètrent, & ensuite jettent un assez grand éclat