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FORMATION DES ÊTRES.

rieur des pierres, ou dans des creux d’arbres. Et, cette fois, il a bien raison. D’ailleurs, rien n’est moins prouvé que ces faits-là ; mais comment, après avoir admis la génération spontanée pour le poisson, peut-on être reçu à la nier pour le crapaud ou pour la grenouille ? Si l’on admet la génération spontanée pour le poisson, pour le polype, pour une seule espèce animale, et pour une quelconque, je défie qu’on me donne une raison philosophique de ne pas l’admettre pour toutes les espèces.

Vers le milieu du xviie siècle, l’erreur des générations spontanées parut céder un moment devant les belles expériences de Redi.

On disait que la viande corrompue, que le fromage engendraient des vers. Redi mit de la viande fraîche dans des vases couverts d’une gaze qui donnait passage à l’air : sans cette précaution, on n’aurait pas manqué d’objecter que, dans un vase où l’air ne pénétrait pas, les vers n’avaient pu naître. La viande se corrompit et ne produisit pas de vers. Même expérience pour le fromage, même résultat négatif. Les expériences prirent un dernier caractère de démonstration quand on vit les mouches, attirées par la putréfaction des vian-