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FORMATION DES ÊTRES.

une croyance populaire. Mais qu’Aristote, ce grand naturaliste, ait cru, lui aussi, à la génération spontanée, il y a là de quoi nous surprendre.

Aussi n’y a-t-il point cru d’une manière absolue. Aristote n’admet la génération spontanée que le moins qu’il peut, et, si je puis ainsi dire, qu’à son corps défendant. C’est là ce qu’il faut bien voir.

Aristote distingue trois sortes de générations : 1o la génération vivipare ; 2o la génération ovipare ; 3o la génération spontanée. Toutes les fois qu’Aristote connaît bien le mode de génération d’un animal, il le classe soit parmi les vivipares, soit parmi les ovipares. Mais toutes les fois aussi qu’il n’a pas suivi le mode de génération de l’animal, qu’il ignore ce mode, il classe l’animal parmi les animaux à génération spontanée. Ainsi, pour Aristote, la génération spontanée marque tout simplement la limite de son savoir.

Quoi qu’il en soit, il a failli sur ce point, lui dont la sagacité a été admirable sur tant d’autres. Il a parfaitement décrit, sous le nom de quadrupèdes vivipares, les animaux si bien nommés aujourd’hui mammifères ; il a reconnu