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FORMATION DES ÊTRES.

prit humain s’adresse d’abord à ce qu’il y a de plus caché dans la nature : manquant de faits, c’est avec le secours des hypothèses qu’il cherche la vérité. Elles l’en éloignent. La vérité n’est jamais que le fruit lent et tardif de l’observation.

Les hypothèses ne sont rien. Il en est cependant quelques-unes, et particulièrement en ce qui touche à la mystérieuse question de la formation des êtres, qui ont si profondément occupé les esprits, qu’elles font, jusqu’à un certain point, partie de la science. Je dois vous les exposer.

Je les divise en hypothèses philosophiques et en hypothèses physiologiques.

Occupons-nous d’abord des premières : la plus ancienne est celle de la génération spontanée.

Toute l’antiquité a cru à la génération spontanée. Les anciens faisaient tout venir de la terre. Tout, en effet, pour un œil superficiel, semble en venir, et en venir spontanément ; tout, chaque année, renaît avec le printemps, et c’est la terre qui paraît produire cette rénovation. De l’observation commune, cette impression passa, de bonne heure, dans la philosophie. Le premier