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EXCLUSIVITÉ DE L’ESPÈCE HUMAINE.

dans toutes les races. Dans les couches les plus profondes des cellules de l’épiderme interne réside la matière colorante appelée pigmentum. C’est cette matière qui colore la peau du nègre. Remarquons bien que le pigmentum n’est pas une membrane, un organe ; ce sont des granulations amorphes qui se développent dans les cellules de l’épiderme. La peau du nègre commence par être sans pigmentum, et, d’un autre côté, celle du blanc peut l’acquérir.

Le pigmentum prend un certain développement dans plusieurs peuples de race caucasique : les Arabes, par exemple. Voici un fait plus décisif encore ; M. Guyon, chirurgien en chef de l’armée d’Afrique, m’avait envoyé quelques lambeaux détachés de la peau d’un de nos soldats, mort en Algérie ; j’ai trouvé dans cette peau, que le climat avait basanée, un pigmentum très-marqué. Il y a plus ; dans la peau du blanc, même à l’état normal, le pigmentum se montre et colore certaines parties, notamment l’aréole qui, dans la femme, entoure le mamelon.

Tout cela prouve que la coloration noire de la peau est un caractère tout à fait superficiel, accidentel ; et nous comprenons cette belle phrase de Buffon : « L’homme, blanc en Eu-