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DE LA RACE.

l’homme ne peut rien quant à leur production. Il peut tout, au contraire, quant à la production des races. Sa puissance, à cet égard, tient du prodige.

Nous allons encore demander à Buffon une bonne définition de la race. « L’empreinte de chaque espèce, dit-il, est un type dont les principaux traits sont gravés en caractères ineffaçables et permanents à jamais[1]. » Voilà pour l’espèce. Voici pour la race : « mais toutes les touches accessoires varient ; aucun individu ne ressemble parfaitement à un autre, aucune espèce n’existe sans un grand nombre de variétés[2]. »

Je trouve, dans l’organisation, deux tendances très-manifestes : 1o une tendance à varier dans de certaines limites ; 2o une tendance à la transmissibilité, à l’hérédité de ces variations.

La tendance à varier est incontestable : nous voyons deux frères différer par la taille, par la coloration des cheveux, etc. Ce sont là des touches accessoires, comme dit Buffon.

Ces variations, qui surviennent et, si je puis ainsi dire, se génèrent spontanément, ne périssent pas avec l’individu. Elles se transmettent de

  1. De la nature. Seconde vue, t. VII, p. 418.
  2. Ibid., p. 418.