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SPÉCIFICATION DES ÊTRES.

chaque être est un type dont les principaux traits sont gravés en caractères ineffaçables et permanents à jamais[1]. »

Oui, l’espèce est fixe. Comment pourrions-nous trouver le caractère certain d’une chose qui changerait ?

La question de la fixité ou de la mutabilité des espèces a été le grand champ de bataille des naturalistes philosophes.

Les partisans de la mutabilité ont précédé les partisans de la fixité, et il en est toujours ainsi dans les sujets très-compliqués : les idées saines, les idées justes, les idées démêlées n’arrivent que les dernières.

À considérer la chose superficiellement, nous serions portés à croire que les espèces peuvent changer. Prenons le cheval : il n’y en a pas deux d’absolument semblables, pas plus qu’il n’y a, sur un arbre, deux feuilles qui se ressemblent parfaitement. Parmi les hommes, de même. Voyez deux frères : il y a bien un fonds de ressemblance, mais aussi que de différences : dans la taille, dans la physionomie, dans la coloration des cheveux, etc. Et si nous venons à comparer

  1. De la nature. — Seconde vue, t. III, p. 418.