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CRÉATIONS SUCCESSIVES.

seulement qu’elles n’existaient pas dans les lieux où on les voit à présent, et qu’elles ont dû y venir d’ailleurs. »

C’est considérablement changer la question, et surtout se décharger très-adroitement (ou plutôt très-heureusement) de l’énorme embarras des créations nouvelles.

« Supposons, par exemple, » continue M. Cuvier, qu’une grande irruption de la mer couvre d’un amas de sables ou d’autres débris le continent de la Nouvelle-Hollande ; elle enfouira les cadavres des kanguroos, des phascolomes, des dasyures, des péramèles, des et phalangers volants, des échidnés et des ornithorhynques, et elle détruira entièrement les espèces de tous ces genres, puisque aucun d’eux n’existe maintenant en d’autres pays.

« Que cette même révolution mette à sec les petits détroits multipliés qui séparent la Nouvelle-Hollande du continent de l’Asie, elle ouvrira un chemin aux éléphants, aux rhinocéros, aux buffles, aux chevaux, aux tigres et à tous les autres quadrupèdes asiatiques, qui viendront peupler une terre où ils auront été auparavant inconnus.

« Qu’ensuite un naturaliste, après avoir bien