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FIXITÉ DE L’ESPÈCE.

parenté finit. Il n’y a plus consanguinité[1].

Tous les autres groupes ne sont plus, comme je l’ai dit, que de simples collections.

Venons au second caractère de l’espèce : le premier est la fécondité continue, le second est la fixité.

Nulle espèce ne finit d’elle-même.

Depuis la première apparition de la vie sur le globe, ce globe a été soumis à un grand nombre de révolutions. Ce qu’il a péri d’animaux, à chaque révolution, est innombrable.

Mais ces espèces ont disparu par suite d’une violence extérieure. Sans cela, elles se seraient perpétuées.

Il est vrai encore que les types primitifs de beaucoup d’animaux, du chien, du bœuf, etc., ont disparu. Mais cette disparition est due à l’influence de l’homme.

L’espèce est de soi impérissable, éternelle.

Et puisqu’elle est éternelle, elle est fixe. Buffon l’a dit en termes magnifiques : « L’empreinte de

  1. Dans l’espèce, il y a consanguinité au sens absolu : tous les individus sont de même sang, ils sont tous venus, ou ont pu venir les uns des autres. Dans le genre, il n’y a que consanguinité relative : les individus ne sont plus du même sang, mais ils sont d’un sang qui peut se mêler. Ils peuvent produire ensemble.