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DES MAMMIFÈRES FOSSILES.

quadrupèdes fossiles, leur taille, en général, ne dépassait pas, ou même n’atteignait pas celle de l’éléphant.

Ce qui est vrai, c’est que les grandes espèces étaient plus nombreuses dans la population fossile, qu’elles ne le sont dans la population vivante.

2° Buffon appelle souvent les animaux fossiles : les ancêtres des animaux actuels.

Si c’est là une métaphore, je n’ai rien à dire ; car autrement, et nous l’avons bien vu, les espèces actuelles ne dépendent en rien des espèces fossiles. J’ai démontré, au commencement de ce cours, la fixité de l’espèce. Les espèces antiques ne variaient pas plus que les nôtres. La transmutation des espèces est la chimère des zoologistes, comme la transmutation des métaux a été celle des alchimistes.

3° Enfin, Buffon soutient que « en général, on doit regarder le continent de l’Amérique comme une terre nouvelle dans laquelle la nature n’a pas eu le temps d’acquérir toutes ses forces, ni celui de les manifester par une très-nombreuse population. »

Ceci est l’opinion vulgaire : en se servant du mot nouveau monde, on donne à ce terme la double, mais très-différente acception de terre