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VUE PHYSIOLOGIQUE

moins festonnées dans les dents fossiles que dans celles de l’éléphant des Indes.

Cuvier note encore deux différences importantes : l’une dans le crâne, l’autre dans la mâchoire inférieure.

La première se rapporte à la longueur des alvéoles des défenses : dans un crâne d’éléphant fossile, l’alvéole est triple de ce qu’il serait dans un crâne d’éléphant de l’Inde ou de celui d’Afrique de même dimension.

La seconde différence se trouve dans la conformation de la mâchoire inférieure.

Les alvéoles ne descendant pas, dans les espèces vivantes, au delà de la pointe de la mâchoire inférieure, celle-ci peut s’avancer entre les défenses, et s’y prolonge en effet en une espèce d’apophyse pointue.

Dans les têtes fossiles, au contraire, où ces alvéoles sont beaucoup plus longs, la mâchoire a dû être tronquée en avant : autrement, elle n’aurait pas pu se fermer.

De toutes ces différences réunies, Cuvier concluait que l’éléphant fossile est plus éloigné spécifiquement de l’éléphant des Indes que l’âne ne l’est du cheval, et par conséquent que ce sont deux espèces distinctes.