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VUE PHYSIOLOGIQUE

Les anciens ont connu, sans aucun doute, nos deux espèces d’éléphants : l’éléphant des Indes ou d’Asie et l’éléphant d’Afrique ou de Libye. Alexandre trouva le premier dans l’Inde et le fit connaître à l’Europe ; Pyrrhus et Annibal amenèrent le second d’Afrique en Italie.

Les anciens ont donc vu les deux éléphants, mais ils ne les ont pas distingués. On n’arrive à distinguer les espèces qu’en les comparant organe par organe, partie par partie, qu’en opposant un os au même os, une dent à la même dent, etc. ; et les anciens ne connaissaient pas cet art de comparaison détaillée.

Dans le siècle dernier même, personne ne soupçonnait encore qu’il y eût plus d’une espèce d’éléphants. Linné, Buffon, Daubenton, confondent les deux espèces.

Pierre Camper et Blumenbach sont les deux premiers naturalistes qui aient reconnu les caractères distinctifs de l’espèce dans les éléphants. Cuvier a mis ces caractères dans tout leur jour.

Dans l’éléphant des Indes, les lames des couronnes dentaires ressemblent à des rubans étroits et festonnés sur les bords. Dans l’éléphant d’Afrique, ces lames figurent des losanges.

Le front de l’éléphant des Indes est con-