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DES MAMMIFÈRES FOSSILES.

Gmelin et Pallas pensent que les éléphants dont on trouve les squelettes en Sibérie y sont venus du midi. Mais comment y sont-ils venus ? Ou les éléphants, disent Gmelin et Pallas, fuyant devant une inondation, sont arrivés en Sibérie pour y périr de froid et de faim. — Mais, peut-on leur répondre, est-il admissible que des animaux aient pu prendre l’avance sur une inondation aussi formidable que celle qu’aurait produite le déplacement de la mer des Indes ? — Ou les cadavres, disent-ils encore, des éléphants ont été transportés par l’inondation jusqu’en Sibérie. — Mais la position des ossements fossiles sur le sol de la Sibérie contredit cette supposition : ils ne paraissent pas avoir été soumis à l’action violente d’un courant marin ; ils sont parfaitement conservés ; on dirait qu’ils ont été déposés tranquillement là où on les trouve.

Enfin, voici quelque chose de plus décisif, et même de tout à fait décisif. Il est démontré aujourd’hui (et c’est à Cuvier que l’on doit cette grande démonstration) que les animaux fossiles sont très-différents de ceux qui vivent aujourd’hui dans l’Inde ; ils n’ont donc pu en venir.

On pourrait appeler la théorie de Buffon la