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DES MAMMIFÈRES FOSSILES.

mer en découvre une autre partie, d’autant plus étendue que la mer est moins profonde. Ainsi, de vastes continents ont pu sortir de l’Océan sans de trop grands changements dans la figure du sphéroïde terrestre. La propriété dont jouit cette figure de différer peu de celle que prendrait sa surface en devenant fluide, exige que l’abaissement du niveau de la mer n’ait été qu’une petite fraction de la différence des deux axes du pôle et de l’équateur. Toute hypothèse fondée sur un déplacement considérable des pôles à la surface de la terre doit être rejetée, comme incompatible avec la propriété dont je viens de parler. On avait imaginé ce déplacement pour expliquer l’existence des éléphants dont on trouve les ossements fossiles en si grande abondance dans les climats du nord, où les éléphants actuels ne pourraient pas vivre. Mais un éléphant que l’on suppose avec vraisemblance contemporain du dernier cataclysme, et que l’on a trouvé dans une masse de glace, bien conservé avec ses chairs, et dont la peau était recouverte d’une grande quantité de poils, a prouvé que cette espèce d’éléphants était garantie, par ce moyen, du froid des climats septentrionaux, qu’elle pou-