Page:Flourens - Ontologie naturelle (1861).djvu/291

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
277
DES MAMMIFÈRES FOSSILES.

quoi l’on trouve tant de dépouilles d’animaux inconnus, tandis qu’on n’en trouve presque aucune dont on puisse dire qu’elle appartient aux espèces que nous connaissons, et l’on verra combien il est probable qu’elles ont appartenu à des êtres d’un monde antérieur au nôtre, à des êtres détruits par quelque révolution de ce globe ; êtres dont ceux qui existent aujourd’hui ont rempli la place, pour se voir peut-être un jour également détruits et remplacés par d’autres. »

Cuvier venait donc enfin de saisir le grand fait d’un monde d’êtres animés antérieur au nôtre, d’un monde d’espèces perdues : la paléontologie allait être créée.

Je reviens aux découvertes de Gmelin, de Pallas et d’Adams en Sibérie. Voilà des éléphants, des hippopotames, des rhinocéros, tous animaux du Midi, dont on trouve les dépouilles sur les rivages des mers polaires !

Comment expliquer cela ?

Gmelin supposa que de grandes inondations, survenues dans les terres méridionales, avaient chassé les éléphants vers les contrées du Nord, et qu’ils y avaient tous péri par la rigueur du climat.