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DES MAMMIFÈRES FOSSILES.

trouve un nombre énorme d’ossements fossiles de mammifères.

Gmelin était un excellent observateur, et, de plus, il savait saisir les grands points de vue. C’est par un de ces points de vue supérieurs qu’il fixe aux monts Ourals la ligne zoologique qui sépare l’Europe de l’Asie. « C’est, dit-il, au delà des monts Ourals et du fleuve Jaïk que l’aspect du pays, les plantes, les animaux, l’homme enfin, et tout ce qui l’entoure, prennent une physionomie nouvelle. »

En 1768, Pallas succède à Gmelin dans l’exploration de la Sibérie. Son voyage dure six années. Parti de Saint-Pétersbourg le 21 juin 1768, il y rentre le 30 juillet 1774. Avant de partir, il avait soigneusement étudié les ossements fossiles rassemblés au musée de Saint-Pétersbourg ; il s’était, en quelque sorte, orienté pour les recherches qu’il allait faire.

Pallas trouva, comme Gmelin, une prodigieuse quantité d’ossements d’éléphants, de rhinocéros, d’hippopotames, etc. La relation de son voyage parut, et l’on y vit ce fait, à peine croyable, d’un rhinocéros, trouvé tout entier, près du fleuve Wiliouï, avec sa peau, ses chairs, ses tendons, etc. Ce corps s’était conservé dans la terre gelée.