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DES POISSONS FOSSILES.

impossible, pour les fossiles, de suppléer aux parties du corps qui n’ont point encore été observées. Dès lors, j’ai acquis la conviction que le caractère nominatif de mes principales coupes (le caractère tiré des écailles) n’était pas un simple caractère extérieur, mais bien un reflet visible de toute l’organisation intérieure. »

Les naturalistes comptent environ huit mille espèces vivantes de poissons. M. Agassiz n’en compte pas moins de vingt-cinq mille espèces fossiles.

Ainsi, la nature fossile nous offre, parmi les poissons, vingt-cinq mille espèces ; elle nous offre quarante mille espèces parmi les coquilles. Voilà des nombres prodigieux. Ce qui est plus remarquable encore, c’est que, pour les poissons des plus anciens temps, les lois, c’est-à-dire les conditions intrinsèques de la vie, étaient les mômes que pour les poissons d’aujourd’hui. C’étaient les mêmes tissus, les mêmes organes, les mêmes propriétés, les mêmes fonctions, les mêmes rapports des organes avec les fonctions : un même fonds d’organisation, un même fonds de vie, un même fonds de variations et d’analogies, une même chaîne de connexions