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VUE PHYSIOLOGIQUE

diteurs, je pourrois tirer quelque contradiction, qui eust plus d’asseurance de vérité que non pas les preuves que je mettois en avant ; sçachant bien que si je mentois, il y en auroit de Grecs et de Latins qui me résisteroyent en face, et qui ne m’épargneroient point, tant à cause de l’escu que j’avois pris de chascun, que pour le temps que je les eusse amusés ; car il y auroit bien peu de mes auditeurs qui n’eussent profité de quelque chose, pendant le temps qu’ils estoyent à mes leçons.

« Voilà pourquoi je dis que, s’ils m’eussent trouvé menteur, ils m’eussent bien rembarré : car, j’avois mis par mes affiches que, partant que les choses promises en icelles ne fussent véritables, je leur rendrois le quadruple. Mais, grâces à mon Dieu, jamais homme ne me contredit d’un seul mot[1]. »

En dépit de Palissy, de ses leçons, de son cabinet (de ce cabinet où il avait rassemblé les preuves de ses leçons), l’erreur des jeux de la nature n’en persista pas moins. Voltaire la soutenait encore au xviiie siècle. « Le jeu de la nature, (dit-il en propres termes), a imprimé aux

  1. Œuvres de Bernard Palissy, p. 75. (Édition de Faujas de Saint-Fond.)