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OU PALÉONTOLOGIE.

Voilà donc deux foyers de chaleur, l’un sur nos têtes, l’autre sous nos pieds. Mais ce dernier foyer qui, dans le principe, embrasait tout le globe et rayonnait dans l’espace, trouve, depuis longtemps, un obstacle, un écran, dans la croûte épaissie de ce même globe : immense encore au centre, il est à peine sensible à la surface. D’après Fourier, la chaleur centrale de la terre n’agit plus à la surface que pour un trentième de degré, c’est-à-dire à peu près pour rien.

Ainsi, c’est le soleil qui, aujourd’hui, est la grande source de chaleur pour la terre. Le globe terrestre peut arriver, impunément pour la vie, au dernier degré de son refroidissement ; la vie n’aura point à en souffrir : on peut voir, dès aujourd’hui même, que la chaleur du soleil lui suffit.

Historien de notre planète, Buffon ne se contente pas de plonger, dans le passé, jusqu’à l’époque où la vie n’y était pas encore, et, dans l’avenir, jusqu’à l’époque où la vie n’y sera plus ; il a voulu remonter jusqu’au temps qui a précédé l’existence individuelle et propre de notre globe, à ce temps qui a précédé les temps.

Il pense que la terre (ainsi que toutes les autres planètes) a commencé par appartenir au