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OU PALÉONTOLOGIE.

boursouflures, ces aspérités, ces rides, qui au moment où la matière ignée du globe prenait consistance, ont été les premières montagnes.

Je n’ai pas besoin de dire que ce n’est pas tout à fait ainsi que se sont passées les choses ; car, à ce compte, toutes les montagnes auraient été formées en même temps, et cela n’est pas : les montagnes ont eu des époques successives de formation. Toutefois, Buffon se rapprochait ici de la vérité. Le feu a eu plus de part que l’eau dans la formation des montagnes.

« Comparons, dit-il, les effets de la consolidation du globe de la terre en fusion à ce que nous voyons arriver à une masse de métal ou de verre fondu, lorsqu’elle commence à se refroidir : il se forme à la surface de ces masses, des trous, des ondes, des aspérités ; et, au-dessous de la surface, il se fait des vides, des cavités, des boursouflures, lesquels peuvent nous représenter ici les premières inégalités qui se sont trouvées sur la surface de la terre et les cavités de son intérieur ; nous aurons dès lors une idée du grand nombre de montagnes, de cavernes et d’anfractuosités qui se sont formées