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OU PALÉONTOLOGIE.

pés de vallons et de montagnes, et tout semblables à ceux que nous habitons aujourd’hui[1]. »

Voici, selon Buffon, comment se fait une montagne : la mer, dans le moment qu’elle est agitée par le flux, arrache de la côte des fragments de terre et de rochers. Parvenus dans des endroits où le mouvement de l’eau se trouve ralenti, ces fragments, obéissant aux lois de la pesanteur, se précipitent au fond de l’eau en forme de sédiment. Là ils forment une première couche ; celle-ci est bientôt recouverte par une seconde, produite par la même cause ; sur celles-là viennent se déposer successivement d’autres couches. Le dépôt, augmentant toujours, finit par former une montagne au milieu de la mer.

Cette manière commode de former les montagnes prêtait beaucoup aux objections. Deluc la combattit très-facilement. Ce sédiment déposé, que vous supposez apporté par le flot, disait Deluc, un autre flot le remportera ; un flot défera ce que l’autre aura fait, et votre montagne ne se fera pas. Mais admettons un moment qu’une

  1. T. I, p. 65.