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OU PALÉONTOLOGIE.

sont devenues des corps opaques. Le feu a produit, par la fonte des matières, une croûte vitrifiée. La base de toute la matière qui compose le globe terrestre est du verre, ou de la nature du verre : facilè intelligas vitrum esse velut terræ basin[1].

Si la présence dans le sein de la terre de matières vitrifiées, c’est-à-dire primitivement fondues par le feu, avait révélé à Leibnitz l’incandescence primitive de la terre, une autre observation, celle de la dispersion des coquilles fossiles sur toute la surface des continents, lui avait donné l’idée d’une submersion générale. Quand la croûte de la terre fut refroidie, nous dit-il, les parties humides, qui s’étaient élevées en forme de vapeurs, retom-

  1. Protogæa, p. 5 (édition de Scheidius). — … Adjuvant conjecturam extantia adhuc vestigia primi naturæ vultus. Nam omnis ex fusione scoria vitri est genus ; scoriæ antem assimilari debuit crusta, quæ fusam globi materiam velut in metalli furno obtexit, induruitque post fusionem. Talem vero esse globi nostri superficiem reapse experimur. Omnes enim terræ et lapides igne vitrum reddunt, sed tanto magis quanto propius ad rudis saxi speciem accedunt. — … Sed nobis hoc loco satis est, admoto, humana arte, efficacissimo agentium igne, terrestria in vitro finiri. Ipsa magna telluris ossa, nudæque illæ rupes, atque immortales silices, eum tota ferè in vitrum abeant… (p. 4).