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DISTRIBUTION DES ÊTRES SUR LE GLOBE

Je ne parle ici que des grandes et périodiques migrations, des migrations proprement dites, et que présentent seules les deux classes des oiseaux et des poissons : les oiseaux, qui ont à leur disposition le domaine des airs, et les poissons, qui ont à leur disposition le domaine des mers.

Tout, dans ces voyages immenses, est déterminé : le point de départ, le but, l’époque, la route.

Chaque année, nous voyons, à de légères variations près, provoquées par les variations mêmes des températures, nous arriver ou nous quitter, les diverses espèces d’oiseaux voyageurs qui abordent nos climats ; les fauvettes, les hirondelles, les cailles, les cigognes, les grues, etc.

Tous les ans des légions de harengs, de sardines, de maquereaux, de thons, de squales, etc., quittent les mers les plus éloignées pour venir se répandre ou s’établir momentanément sur nos côtes.

Un instinct admirable détermine ces animaux, les guide, leur marque la route à travers les flots et les vents. Ces routes mobiles sont les climats prolongés des espèces qui les parcourent.