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DISTRIBUTION DES ÊTRES SUR LE GLOBE

serva, sur le Chimborazo, trois climats superposés, dont chacun sert de sol natal, de patrie, à une population animale distincte : à la base de la montagne vivent les animaux des pays chauds, les singes, les paresseux, les cabiais ; plus haut, les espèces propres aux climats tempérés, le tapir, le pécari, etc. ; plus haut encore et près du sommet, l’alpaca, la vigogne, animaux des pays froids.

Pour qu’un animal puisse s’acclimater, il est nécessaire qu’il trouve dans le pays où on le transporte les conditions de température de son pays natal. Et cette nécessité doit s’entendre dans un sens absolu : rien ne supplée à la température, ni les soins, ni le régime. Jamais nous ne viendrons à bout d’acclimater dans nos régions, relativement froides, les singes, les lions, etc., animaux des pays chauds. Les singes que nous avons à la Ménagerie meurent tous de phthisie pulmonaire.

Les seules espèces dont on puisse entreprendre l’acclimatation, avec espoir de succès, sont celles de pays à température à peu près égale à celle des pays où l’on veut les importer. La loi d’acclimatation, est celle des températures assorties.

Nulle conquête n’est plus douce à faire que