elles font continent, et cependant la population animale de l’une et celle de l’autre sont très-distinctes.
La grande raison ici, c’est la loi des climats : où les climats sont différents, les populations animales sont différentes ; où ils sont analogues, elles sont analogues.
Mais partout les populations, différentes comme espèces, peuvent être ramenées, je l’ai dit, à la loi de parallélisme comme genres, comme ordres, etc., à l’uniformité des types. Nos cadres zoologiques étaient faits quand la découverte de l’Amérique vint enrichir l’histoire naturelle d’une masse d’êtres nouveaux ; les mêmes cadres les reçurent, ils entrèrent naturellement dans les groupes déjà formés. L’unité du règne animal pouvait-elle se manifester d’une manière plus évidente ?
Nous avons pu facilement ranger dans des groupes parallèles les ruminants, les pachydermes, les félis de l’ancien et du nouveau continent. Pour retrouver les analogues de quelques autres espèces, il a fallu plus d’attention. Par exemple, l’ancien monde possède les fourmiliers. Ce sont de singuliers animaux, complètement édentés, pourvus d’une langue filiforme,