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FORMATION DES ÊTRES.

rieur, sous nos yeux ; mais ils ont également lieu dans les animaux supérieurs : tous les êtres, en passant de la vie embryonnaire à la vie d’adulte, changent, plus ou moins, d’organes.

Il existe même toute une classe d’animaux vertébrés, les batraciens ou amphibiens, qui accomplissent, comme les insectes, leurs métamorphoses à l’extérieur. La grenouille se présente dans son premier âge, sous la forme de têtard : qui reconnaîtrait, de prime abord, la grenouille dans le têtard ? Celui-ci, qui est le fœtus, a une queue ; il est dépourvu de membres, il respire dans l’eau par des branchies. La grenouille, qui est l’animal adulte, n’a pas de queue, elle a des membres et elle respire dans l’air par des poumons.

Ce qui fait que, dans la plupart des animaux, les phénomènes de changement, de transition, de métamorphose, échappent aux yeux du vulgaire, c’est qu’ils s’opèrent dans l’œuf, dans la matrice ; mais le physiologiste les retrouve partout.

Le fœtus se dépouille de ses organes par dépérissement ou atrophie, et par résorption.

Le dépérissement a lieu, par exemple, dans le fœtus de l’oiseau, quand le sang, se portant au