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OVOLOGIE.

rien n’était plus obscur, plus inconnu encore que le mode selon lequel s’opère la nutrition du fœtus dans les mammifères. On poussait l’ignorance ou plutôt l’absurdité jusqu’à supposer que le fœtus se nourrissait des eaux de l’amnios, c’est-à-dire jusqu’à supposer que le fœtus se nourrissait d’une sécrétion du fœtus.

Une expérience que j’ai faite cette année même (1860) vient de jeter un jour tout à fait inattendu sur ce grand phénomène, l’un des plus délicats et des plus profonds de l’économie animale entière.

À cause de l’importance du sujet, je reproduis ici, tout entière, la Note que j’ai lue à l’Académie, en lui communiquant mon expérience.

Note sur la coloration des os du fœtus par l’action de la garance, mêlée à la nourriture de la mère.

Il y a vingt ans aujourd’hui que je présentai à l’Académie (séance du 3 février 1840) deux ou trois squelettes de pigeons, rougis par l’action de la garance qui avait été mêlée, pendant un certain temps, à la nourriture de ces animaux. Les premières et dernières expériences