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FORMATION DES OS.

Et l’appareil de résorption est le périoste interne.

Ainsi donc l’os, continuellement accru par le périoste externe, est continuellement résorbé

    pendant près d’une année, pour maintenir dans l’immobilité les fragments du tibia rapprochés bout à bout, appareil qui me permettait d’ailleurs de panser les plaies deux fois par jour. Ces fragments ainsi maintenus devaient forcer le membre à conserver sa longueur et sa rectitude normales pendant le temps nécessaire au travail de la régénération osseuse.

    « Au bout de six mois, la cicatrisation des plaies était faite dans toute leur étendue, si ce n’est à l’endroit de la fracture. À cette époque la jambe aurait pu être amputée au lieu d’élection, mais dans de mauvaises conditions, car il aurait fallu opérer près de l’articulation du genou, sur un tégument régénéré ; et, de plus, il existait encore une fistule près de la tête du péroné, fistule qui ne se guérit que lors de la chute des os.

    « Le détachement des fragments se fit du onzième au douzième mois. Au quinzième mois de la blessure, le vide formé par l’élimination des séquestres était presque comblé ; une masse osseuse s’était formée ; elle acquérait tous les jours de la fermeté ; déjà le malade pouvait marcher avec des béquilles et faire exécuter à son membre des mouvements dans tous les sens, sans le voir fléchir. Aujourd’hui, la jambe a recouvré toute sa solidité et elle a conservé sa longueur et sa rectitude normales.

    « Les fragments extraits du membre m’avaient paru devoir être plus courts qu’ils ne l’ont été en réalité ; ils ont près de 20 centimètres de longueur. À la partie supérieure et