Page:Flourens - Ontologie naturelle (1861).djvu/140

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
126
FORMATION DES ÊTRES.

Dans cette reproduction, voici comment les choses se passent : immédiatement après la destruction de la membrane médullaire, le périoste proprement dit, le périoste externe, se gonfle, se tuméfie[1], et l’os meurt ; le périoste, gorgé de sucs, prend bientôt une consistance fibro-gélatineuse et se transforme en os, soit directement, soit en passant par l’état intermédiaire de cartilage. L’ossification est la transformation graduelle du périoste en os.

Troja, dans ses expériences, commençait par pratiquer l’amputation d’une portion du membre. Il n’y avait donc qu’une portion d’os qui fût conservée, qui fût soumise à l’expérience, et qui, par conséquent, pût se reproduire. Le reste de l’os et du membre était perdu.

J’ai voulu faire davantage, j’ai voulu conserver l’os entier.

J’ai pratiqué un trou sur le radius d’un bouc ; et puis, portant un stylet, par ce trou, dans le canal médullaire, j’en ai détruit toute la membrane. Le radius, mort tout entier à la suite de cette opération, a été reproduit tout entier par le périoste.

  1. Et c’est ce périoste tuméfié, gonflé, que Troja, dans sa prévention contre le périoste, prenait pour sa matière gélatineuse, pour le suc gélatineux, pour la glu d’Haller.