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FORMATION DES ÊTRES.

corps semblable au premier. « C’est ainsi, dit Buffon, que se fait la production dans toutes les espèces, comme les arbres, les plantes, les polypes, les pucerons, etc., où l’individu tout seul reproduit son semblable, et c’est aussi le premier moyen que la nature emploie pour la reproduction des animaux qui ont besoin de la communication d’un autre individu pour se reproduire ; car les matières séminales des deux sexes contiennent toutes les molécules nécessaires à la reproduction ; mais il faut quelque chose de plus pour que cette reproduction se fasse en effet : c’est le mélange de ces deux liqueurs dans un lieu convenable au développement de ce qui doit en résulter, et ce lieu est la matrice de la femelle[1]. »

Buffon pousse intrépidement son système jusqu’au bout. Outre les molécules employées à la nutrition et à l’accroissement, outre celles qui servent à la reproduction de l’être, il en reste encore de disponibles, de libres, dans le corps de l’animal ou du végétal : alors, ces molécules qui n’ont pas trouvé leur moule, comme disait spirituellement Voltaire, ces molécules, toujours

  1. Tome I, p. 658.