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FORMATION DES ÊTRES.

physique et d’économie rurale, et par la traduction de deux beaux ouvrages ; la Statique des végétaux de Hales, et le Traité des fluxions de Newton.

Buffon, qui avait conscience de son génie, ne doutait pas qu’il ne fût un jour illustre, mais il n’avait pas encore choisi le genre d’études qui devait l’illustrer. L’emploi qui lui était confié décida de son choix : il se voua à l’histoire naturelle. Admirons ici la patience d’un génie sûr de lui-même : maître de ces riches collections du Jardin des Plantes, Buffon va-t-il se presser de produire quelques-uns de ces mille petits travaux qu’il lui eût été si facile de rendre brillants ? Non, il se condamne, pendant dix ans, au travail, à la méditation. Il se donne des collaborateurs intelligents et laborieux, entre autres Daubenton. Lui-même travaille prodigieusement. Enfin, en 1749, il produit trois volumes ; son génie éclate et ses contemporains reconnaissent en lui le plus grand naturaliste qui ait encore paru.

Le premier regard de Buffon fut pour le globe tout entier. « Ceci est la nature en grand, » s’écrie-t-il. Il se demande comment le globe s’est formé ; il réunit tout ce qu’on savait de géologie